Florence Jalabert

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vendredi, novembre 18 2011

Article publié dans les Echos le 26/10/2011

La stabilité émotionnelle : une compétence clé des managers

Tandis que les changements se multiplient, les managers plient sous le poids des émotions qui les dirigent. Paniqués et dans l’incapacité à dépasser leur peur, ils peinent à gérer celles de leurs collaborateurs. Que faire pour que rapidement demain, ils sachent gérer leurs affects et offrir le meilleur d’eux-mêmes ?

« J’ai été nommé manager car j’avais une solide expertise technique. Je pensais que cela suffirait à encadrer une équipe », nous raconte Charles, responsable juridique au sein d’un groupe bancaire. Penser que la seule compétence technique puisse suffire à manager une équipe est une erreur communément partagée par les directions d’entreprise. Dans les faits, un bon commercial fait rarement un bon responsable des ventes.

Pour combler cette lacune, certaines directions proposent à leurs cadres nouvellement nommés des formations aux techniques de management : communication, conduite d’entretien, animation de réunions, etc. Quid des anciens ?

Les compétences acquises s’avèrent peu utiles, quand le manager n’est pas stable émotionnellement. S’il a peur ou s’il est en colère, savoir recadrer ou conduire une réunion lui sera de peu de secours car, quel que soit l’outil qu’il utilise, celui-ci n’est rien sans la main qui le guide. Si la main tremble ou si elle est agressive, quels résultats obtiendra-t-il de son savoir-faire auprès de son équipe et de chacun de ses collaborateurs ? Il est donc crucial pour un manager de posséder cette stabilité affective.

« Six mois après ma nomination, j’ai du mettre en œuvre un changement d’organisation du travail au sein de mon service. J’ai dû gérer les états d’âme parfois violents de mes collaborateurs et faire face à la fuite, à la manipulation et à l’agressivité. J’avais appris ce que je devais faire dans ces cas-là, pour autant je restais tenaillé par la crainte. Tous mes comportements agressifs étaient dictés par le seul objectif de sauver ma peau », témoigne, Jean, troublé à l’évocation de ces souvenirs. Il démissionna quelques mois plus tard, laissant l’équipe dans un état de délabrement psychologique avancé. Ses collaborateurs avaient pâti d’être durant une année le réceptacle de ses émotions négatives. Ils avaient cessé d’agir.

Comme le souligne Dominique Cufi directrice de l’université d’entreprise de la Macif : « la compétence clé des managers de demain sera leur capacité à gérer leurs émotions  et celles des autres ». Cela est d’autant plus important et urgent que les entreprises font face à de nombreux changements qui plongent les salariés dans l’incertitude. A défaut, la baisse des performances économiques, financières et sociales est inéluctable et induit l’apparition de plusieurs pathologies telles que le stress, le syndrome du rescapé, la dépression, etc.

Alors que faire pour donner à nos cadres cette compétence essentielle ?

Etre stable. Outre les aptitudes relationnelles nécessaires à la fonction, la première compétence à repérer chez un futur manager, est cette capacité à ne pas se laisser submerger par ses affects quand survient une situation difficile. Ainsi, tel salarié qui montre beaucoup de solidité affective dans un contexte de forte tension doit être identifié par son hiérarchique et mis dans un vivier de candidats « potentiels » au poste d’encadrement. Pour autant, si cette aptitude n’est pas innée, elle peut être acquise par le biais d’une formation.

Se former. Comme le souligne Patrick Lebreton, sophrologue et spécialiste de la gestion du stress : « Un manager peut apprendre à gérer la pression et celle des autres par des attitudes quotidiennes ». Acquérir la compréhension des mécanismes du stress et des différences réactionnelles propres à chaque personnalité est un des éléments clés pour gérer ses états émotionnels. Au cours de cet apprentissage, le manager s’exerce à percevoir les signes d’un niveau élevé de stress chez ses collaborateurs et à avoir les gestes appropriés pour limiter la pression et les risques psychosociaux. Ces repères comportementaux ou physiologiques l’aident à réguler la tension au sein de son équipe.

En travaillant à réguler son stress, il apprend à développer la sérénité et la performance dans le collectif. Il transforme le stress négatif en énergie positive, ce qui se traduit généralement par une motivation accrue et plus de créativité. Cette compétence acquise au cours du stage doit être entretenue par un entrainement régulier.

S’entraîner régulièrement. Progresser dans l’action par l’exercice régulier des aptitudes nécessaires à la gestion du stress confère au manager une autorité légitime sur la situation et sur l’équipe. Cette compétence à rester stable sera entretenue par des exercices quotidiens de visualisation, de respiration, d’attention à soi et à l’autre. En travaillant ces différents apprentissages, le manager se prépare à gérer l’imprévu et à agir rapidement, sans tension. Par l’entrainement, il fait de l’inattendu un fait ordinaire sur lequel il agit en toute sérénité. Calme intérieurement, il transmet sa force à l’équipe et lui donne l’opportunité de conserver toute sa puissance intellectuelle et affective pour surmonter une situation qui lui était au départ défavorable.

Avoir une hygiène de vie. Gérer son stress, c’est prendre la précaution d’offrir à son corps toute l’énergie dont il a besoin et qu’il puise dans le sommeil, l’hygiène alimentaire et l’entretien physique. La première action consiste à reposer son corps à travers une nuit de sommeil dont le quota d’heures doit être respecté. Le manager doit savoir quitter son corps le soir pour l’alléger, le ressourcer et le retrouver plein d’énergie au petit matin. C’est déjà un premier pas pour être stable sur le plan émotionnel.

La deuxième action est de donner au corps les nutriments nécessaires à l’aide de repas équilibrés. C’est rarement le cas pour les cadres, tant les conditions professionnelles leur sont peu favorables : surcharge de travail,  salaire, environnement, etc. Ils déjeunent généralement sur le « pouce » ou trop vite, quand ce ne sont pas les aliments ou boissons pris qui favorisent l’apparition de tensions psychologiques et donc du stress. Conscientes de cela, certaines entreprises ont banni toute boisson alcoolisée des plateaux repas.

La troisième action est d’entretenir son corps par une activité physique qui favorise son ressourcement ainsi que celui de son esprit. Les enquêtes médicales montrent qu’un salarié ayant une activité physique régulière est moins sujet au stress qu’un autre.

Pour autant, le manager doit savoir s’adapter aux contraintes de la vie professionnelle afin d’éviter la fatigue, les tensions musculaires et le stress. Pour ce faire, il doit avoir la volonté de se ressourcer par des micro-siestes, des techniques de récupération rapide dans les temps « faibles » du travail et de gérer son activité en fonction de son rythme biologique.

Les entreprises qui participent au ressourcement des managers en leur proposant une alimentation appropriée ainsi que des salles de sport et de repos sur le lieu de travail sont encore trop minoritaires.

Gérer ses émotions est un apprentissage incontournable pour surmonter les obstacles d’un métier où les cadres sont peu protégés et peu autorisés à agir. Pris entre deux niveaux hiérarchiques, ils doivent être capables de donner le rythme sans mettre sous pression leurs collaborateurs, au risque de les perdre. Les directions d’entreprise font de mauvais calculs en occultant d’investir dans le bien-être au travail allant même jusqu’à même jusqu’à penser qu’un cadre « non stressé » est un cadre qui «ne fout rien».

Car que coûte annuellement la baisse de performance d’un salarié stressé par son chef quand celui-ci n’est plus qu’à 50% de ses capacités ? Que coûtent les arrêts de travail, l’absentéisme et l’intérim pour remplacer les personnes malades ? A l’inverse, que rapporte à l’entreprise la formation d’un cadre à la gestion du stress qui lui donnera la capacité de mieux gérer les obstacles et la performance de l’équipe ? Que nos directions d’entreprise fassent un rapide calcul et elles découvriront l’énorme rentabilité à avoir des managers satisfaits et stables émotionnellement. Les former dans ce sens est à coup sûr un bon investissement.

vendredi, janvier 14 2011

Soldat de retour d’Afghanistan : la sophrologie pour décompresser

Dans un article de ouest-france.fr , nous apprenons que l’armée et la gendarmerie françaises font appel à la sophrologie pour
soutenir et aider leurs hommes.

C’est ce dont à bénéficier Le major Joël Lorre, revenu d’Afghanistan à la fin du mois de novembre ou il a formé des policiers.

Ce sous-officier a passé 6 mois en Afghanistan, où 53 militaires ont déjà perdu la vie.

Il est un habitué des déplacements à l’étranger. Il en a effectué plusieurs dans sa carrière.

Les hommes rentrant de ce type de mission très stressante effectuent, lors de leur retour, une escale de plusieurs jours à Chypre où

ils décompressent. Ils sont notamment aidés dans cette démarche par un sophrologue et un psychologue.

Source : www.ouest-france.fr

samedi, septembre 12 2009

"Courrier cadres" n° 33 et "ça m'intéresse" n° 343 - septembre 2009

Durant l'été, j'ai été à deux reprises interviewé par Arnaud Gonzague journaliste indépendant.

Nous avons, par entretiens téléphoniques échangé sur la sophrologie et ses bienfaits ainsi que sur le Reiki.

Lors de notre conversation sur le Reiki, il me demande si on peut le comparer à l'acupuncture, je lui réponds alors que les positions des mains remplacent les aiguilles de l'acupuncture.

Dans le livre : REIKI, LE LIVRE SOURCE, par Bronwen et Frans Stiene aux éditions Exclusif, fondateurs de la Maison Internationale du Reiki, (pages 79) dans le chapitre "Les Positions de Mains" il est écrit  : «Un autre chercheur, Dave King, affirme que Tatsumi apprit sept positions de mains élémentaires de Chûjirô Hayashi,avant 1931. Elles étaient destinées à couvrir des points d'acuponcture précis.»

On me reprochera de ne pas avoir fait la comparaison avec le magnétisme et/ou beaucoup d'autres techniques mais j'ai expliqué le Reiki comme je le vois, le vis et le pratique.

Le Reiki est une technique énergétique très douce car sans manipulation et sans outils. Seules les positions des mains en contact ou non avec le corps suffisent à faire passer l'énergie dans le corps. (les mains étant le canal qu'utilise le reiki ). Contrairement au magnétisme, le praticien du soin en Reiki n'utilise pas son énergie mais bien le reiki c'est à dire "l'énergie universelle". 

Ainsi, le praticien en reiki opère de manière neutre, sans être débordé par ce "don" (comme les magnétiseurs ont coutume de l'appeler) : sans affect ni émotions. Ce qui est plus rassurant pour le praticien et pour le patient.

jeudi, janvier 22 2009

Chaud divan ! article de MARIE-JOËLLE GROS, lu sur www.libération.fr

Je vous invite à lire cet article paru ce jour en ligne sur le site de libération sur les tickets-psy.

<...La formule est toute récente. Mais déjà, dans différents domaines d’activités (banque, transports de fonds, informatique…), des entreprises auraient franchi le pas et souscrit un abonnement. L’idée a germé au sein d’un cabinet de prévention des risques psychosociaux, ASP Entreprises, spécialisé dans les problématiques de stress au travail. Mal-être, dépression, la souffrance psychique liée à l’activité professionnelle a cessé d’être tabou en France depuis une quinzaine d’années. Mais, «dès que l’on réfléchit à des solutions, deux visions s’opposent : repenser l’organisation du travail ou soutenir les gens», résume Valentine Burzynski, directrice générale d’ASP Entreprises. Autant sortir de cette polémique et considérer la souffrance au travail en tant que telle, quelle qu’en soit la raison»....>

Je dois reconnaître que j'attendais le moment ou nous allions cesser de fermer les yeux sur le sujet du stress en entreprise et comment les pouvoirs publics et les entreprises allaient nous apporter des solutions. Pas besoin d'être devin pour douter de la bienveillance dans cette démarche de la part des entreprises. En effet, cela fait maintenant plus de 15 ans que l'on peut lire des articles et/ou des études scientifiques sur les "ravages du stress" en entreprise. L'information à depuis tout ce temps pu circuler au grand jour ce qui fait qu'aujourd'hui le stress au travail n'est plus un sujet tabou, que de plus en plus de salariés (employés comme cadres) reconnaissent subir du stress au travail.

Il est vrai que nous ne pouvons nier la gravité du stress au travail. Je me souviens lorsque j'étais cadre , je me disais que je connaissais la pression mais que je n'avais encore rien connu sans le passage par la grande distribution . Aujourd'hui le monde du travail n'a fait qu'évoluer au dépend des salariés du privé comme ceux du public, la pression étant devenue de plus en plus présente.

Je le perçois quotidiennement au travers des témoignages de mes clients, par les échanges avec mes anciens collègues, par les discussions avec mes amis, par les enquêtes réalisées et publiées dans certains médias.

Mais alors comment faire pour aider "ces pauvres gens".  Après les tickets restaurant, les chèques voyage, vous pourrez maintenant avoir droit aux tickets-psy !! Il suffira aux salariés d'aller réclamer à la médecine du travail son chéquier ainsi que la liste des psy à consulter. Vous pourrez donc après vous êtes confiés à ces professionnels choisis au préalable pour vous, reprendre votre activité avec plus d'envie, de reconnaissance pour l'entreprise et tout ceci bien sur dans la confidentialité.

je suis assez dubitative sur la confidentialité et les résultats qui peuvent être attendus par cette démarche liée à l'entreprise. Lorsque nous allons voir un psy c'est en général pour un problème personnel, la démarche doit venir de notre prise de conscience.

La difficulté se posera alors lors des entretiens individuels lorsque le supérieur reprochera au salarié son manque de motivation, d'implication et/ou de résultat, celui-ci se fera entendre dire qu'il ferait mieux de se reprendre en main et voir peut être de songer à bénéficier des tickets-psy.

Si la situation salarié-employeur devient conflictuelle, dans quelle mesure l'employeur ne sera t'il pas informé des personnes ayant utilisé leurs tickets psy et dans quel mesure cela peut il se retourner contre les salariés ? Autant de questions qui pour moi sont sans réponses mais pas sans conséquences...

De plus, je sais par expérience professionnelle que l'un des meilleurs remèdes contre le stress passe par des techniques telles que la sophrologie qui nous amène à une prise de conscience, à une meilleure connaissance de soi, à gagner en confiance en nous afin de nous amener à une meilleur adaptabilité et de pouvoir faire face en accord avec nous même aux aléas de la vie mais aussi du travail.

Je pense que les prescriptions médicamenteuses ne résolvent  pas le stress mais simplement les symptômes, que l'analyse peut être une solution, mais pas la seule. Je remarque une fois de plus que nous sommes loin de reconnaitre l'utilité et les bienfaits des "médecines douces" de peur vraisemblablement d'enlever du "pouvoir" aux médecines traditionnelles que nous avons en occident.

On peut aussi se demander dans quelle mesure cette annonce n'est pas un cadeau indirect au lobby pharmaceutique, qui dépense sans compter dans des campagnes publicitaires massives pour inciter le citoyen à l'auto-médication, remède semble t'il miracle contre le déficit "structurel" de la sécurité sociale...