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AFP - Publié le 12/06/2010 à 12:03

Contre le stress du bac, coaching et sophrologie au lycée

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Contre le stress du bac, coaching et sophrologie au lycée

Romain a défini ses objectifs - le bac, puis le retour dans le village familial - et a adopté un vocabulaire que ne renierait pas sa coach : "Je suis en bas de la montagne, mais j'ai pris le piolet et il ne me reste plus qu'à grimper", lance-t-il.

"Pour atteindre la cime des arbres, il faut viser les étoiles": l'incantation est énigmatique, voire mystique, mais elle a le mérite de convaincre Romain, 18 ans, qui s'en est remis à une coach pour combattre son stress à l'approche du baccalauréat.

Depuis septembre, des séances de coaching sont prodiguées gratuitement au lycée Champlain de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), et à quelques jours du début des épreuves, l'heure du bilan et des ultimes recommandations a sonné.

La coach Corinne Maarek alterne encouragements mystiques - "Tu te vois" - et petites astuces pratiques - "Fixer un point pendant l'examen" - pour regonfler l'ego de Romain qui en avait bien besoin.

Après un premier échec au bac l'an passé, il avait pensé "tout laisser tomber". Sans trop y croire, il s'est tourné vers les séances de coaching organisées le mercredi après-midi dans cet établissement de 2.000 élèves planté en pleine Zone urbaine sensible.

"C'est sûr que c'est un truc à la mode. Il y a des coachs pour tout, pour apprendre à cuisiner, etc... C'est un peu +space+ (étrange, NDLR) mais je me suis dit : +pourquoi pas?", raconte le lycéen.

Quelques séances plus tard, une mue s'est opérée.

Romain a défini ses objectifs - le bac, puis le retour dans le village familial - et a adopté un vocabulaire que ne renierait pas sa coach : "Je suis en bas de la montagne, mais j'ai pris le piolet et il ne me reste plus qu'à grimper", lance-t-il.

Assise à ses côtés, Garance n'a ni le même profil, ni les mêmes angoisses.

A 16 ans, elle passe son bac économique et social avec un an d'avance mais cette jeune fille au regard mélancolique manquait de confiance en elle. "J'avais du mal à me trouver", confie-t-elle.

L'idée de postuler pour la prestigieuse faculté de Dauphine, à Paris, lui semblait insurmontable. "Je ne pensais pas me mesurer à des gens d'Henri IV alors que je viens d'un lycée pas terrible", dit-elle.

Après huit séances de coaching et quelques concepts ésotériques ("le cercle d'excellence"), la jeune fille se voit changée. "Je n'ai plus envie de plaire à tout le monde", dit-elle.

En septembre, sur les conseils de sa coach, elle s'était écrite une lettre à elle-même. Et en relisant la missive aujourd'hui, elle dit ne "plus trop aimer la personne qu'elle était".

A Champlain, les allergiques au coaching peuvent choisir une autre méthode de relaxation : la sophrologie.

"Ce sont les mêmes techniques utilisées pour soulager les femmes enceintes et faciliter l'accouchement", fait valoir Catherine Aliotta, qui propose ses services dans le lycée depuis cinq ans.

Ici, on apprend à maîtriser sa respiration, à détendre ses muscles et à apprivoiser son corps. "On accueille cette petite sensation de picotement au niveau du cou", souffle d'une voix douce Mme Aliotta à ses deux cobayes du jour.

Elève en terminale scientifique, Jessica a l'impression de "jouer sa vie à chaque examen" et elle a désormais "une issue de secours en cas de grand stress".

Sa collègue du jour, Maëva, 16 ans, puise dans la sophrologie pour régler ses "problèmes de concentration". "Mon attention se détourne au moindre bruit et geste", raconte cette candidate au bac français.

Selon le proviseur José Rémy, ces ateliers ne constituent pas "un remède miracle" mais ils ont une vertu : "combler un vide dans l'Education nationale qui n'a guère le temps de s'occuper du bien-être des élèves".